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Le Bio au jardin

Depuis plus de dix ans, Villandry a fait le pari d’un passage à l’agriculture biologique. L’arrêt de l’utilisation de pesticides et d’insecticides chimiques a amené l’équipe des jardiniers à repenser ses méthodes de travail, ses outils, son organisation. Lutter contre les maladies, faire face aux aléas climatiques, … Une telle gestion des jardins demande une attention constante et soulève régulièrement de nouvelles problématiques, de nouvelles réflexions. Entre préservation du patrimoine, préoccupations contemporaines et maintien de la biodiversité, l’entretien des jardins de Villandry est un défi de tous les jours…
Les ruches de Villandry

Quelques mesures en place dans les jardins

Arrêt des insecticides chimiques

Les insecticides ont été supprimés sur la totalité des jardins. Ils ont été remplacés par des auxiliaires soit parasitoïdes, soit prédateurs, soit par des nématodes, prédateurs des larves diptères (mouches, …). La pyrale du buis est, quant à elle, efficacement maîtrisée par une bactérie, le bacillus thuringiensis. Depuis l’arrêt des insecticides chimiques, des insectes se sont réinstallés dans le potager. Beaucoup d’ennemis naturels des pucerons ou des mouches du chou (les syrphes, les chrysopes…) sont présents et mènent d’eux-mêmes la contre-attaque.

Les fongicides naturels

En parallèle, on lutte contre les maladies du feuillage causées par des champignons sans molécule de synthèse : en stimulant les défenses naturelles des rosiers, de la vigne, des fruitiers avec des traitements à base d’éléments minéraux, des oligo-éléments, des huiles essentielles, des purins et décoctions pour fortifier la plante et l’aider à résister aux maladies. Seuls les buis nécessitent un traitement fongicide chimique pour lutter contre les maladies éventuelles, aucune alternative biologique n’existant actuellement. C’est pourquoi nous avons entrepris de remplacer progressivement l’ensemble des buis par une espèce résistance afin de ne plus avoir à les traiter.

La fertilisation organique

La fertilisation chimique a été supprimée. Elle est remplacée par une fertilisation organique, dispensée sous forme de compost en granules différenciées : apport d’azote, phosphore et potasse. Ce sont tous des engrais utilisables en agriculture biologique qui nécessitent plusieurs passages ciblés si la qualité du sol et son éventuel appauvrissement le nécessitent.
La suppression de la fertilisation chimique a été accompagnée de plusieurs changements :

  • Changements des pratiques culturales : passage du bêchage à la grelinette (bêche à plusieurs dents – voir photo ci-contre) qui préserve l’activité microbienne contenue dans les 10 à 15 premiers centimètres du sol. Elle évite, contrairement à une bêche classique, d’enfouir cette vie microscopique à 30cm de la surface. D’autre part, le binage est plus fréquent afin de rendre plus efficace l’arrosage.
  • Changements de plants : introduction de plants, de semences et de terreau certifiés « Agriculture biologique ». Ainsi les deux cultures de printemps et d’été sont désormais biologiques à 100%…

Le désherbage

Pour le désherbage le glyphosate et autre anti-germinatif ne sont plus utilisés. L’ensemble du site est nettoyé à l’ancienne avec des outils comme la poussette et le paroir… et la patience des jardiniers ! Pour les pelouses, la « scarification », qui permet d’enlever le surplus de gazon, et l’utilisation de verti-drain (aération du sol), a conduit à embellir sans traitement les gazons et à fortifier leur repousse. La gestion des déchets verts est quant à elle sous-traitée à une entreprise spécialisée qui possède une plateforme de compostage.

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