Les modifications du domaine de Villandry au XVIIIe siècle
Le pavillon de l'Audience
Le pavillon de l’Audience est une charmant bâtiment construit au XVIIIe siècle pour Michel-Ange de Castellane. Il y donnait audience. Ainsi la fonction a donné son nom au bâtiment.
La châtellenie de Colombiers appelée communément « Villandry » acquise par Jean Breton en 1532 se transmet sans interruption de descendant en descendant pendant plus de deux siècles. Au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle, plusieurs faits vont marquer l’histoire de Villandry. En 1619, Balthasar Breton obtient que la châtellenie devienne un marquisat. Vingt ans plus tard, en 1639, le nom de « Villandry » est officiellement substitué à celui de Colombiers. Le 23 juillet 1754, Louis-Henri d’Aubigné, marquis de Villandry vend le château et les terres au comte Michel-Ange de Castellane (1703-1782), ambassadeur du roi Louis XV, issu d’une très ancienne et très illustre famille de la noblesse provençale. Le titre de marquisat était rendu caduque par la vente puisque les terres changent de famille, Villandry est élevé au titre de comté par lettres patentes du Roi.
Les aménagements néoclassiques de l’intérieur du château par Michel-Ange de Castellane
Edifié à la Renaissance, le château est froid et incommode. Le comte de Castellane s’emploie à remanier avec une certaine réussite l’intérieur pour le rendre habitable, intégrant les normes de confort proches de celles d’aujourd’hui – notamment l’isolation phonique et thermique par le biais de l’installation de boiseries – tout en lui donnant, de par le style néoclassique un charme incontestable.
L’attention se porte plus particulièrement sur deux éléments du décor XVIIIe. Un très bel escalier Louis XV mérite d’être admiré : sur la rampe en fer forgé, à chaque étage, se retrouvent entrelacées les initiales de Michel-Ange de Castellane. La salle à manger, dans les tons provençaux chers à Michel-Ange de Castellane, est classée Monument Historique, tout comme l’escalier, depuis 1934
La façade Renaissance dénaturée
Les jardins de Villandry agencés à la française
François Chénais à Villandry : les illusions perdues
François Chénais a fait fortune dans les plantations de café aux Antilles et le commerce d’esclaves. De retour en France, il s’offre Villandry. L’année 1792 est une annus horribilis pour le nouveau châtelain qui voit ses investissements dans les îles anéantis par la révolution à Saint-Domingue et l’abolition de l’esclavage. Et voici qu’il doit faire rempoter les orangers de Villandry. Non sans de longues tergiversations – François Chénais est réputé pour sa pingrerie -, il se décide à commander 250 nouvelles caisses en bois pour les précieux arbres quand il apprend que l’Orangerie a besoin de réparations conséquentes. Se sentant pris à la gorge, de rage, il revend pour une somme modique les magnifiques caisses à peine livrées et fait arracher puis scier les orangers dont le bois servira de bois de chauffage. A la suite de cet épisode, François Chénais souhaite se défaire au plus vite de Villandry mais la vente se fait attendre. Endetté, acculé, François Chénais cède le domaine estimé à 1.000.000 de livres à Gabriel-Julien Ouvrard, financier et spéculateur, pour 350.000 livres en 1800 .
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Bibliographie
- Robert & Henri CARVALLO, Le Château de Villandry, Editions Plume (1998)
- Carré de Busserolle, Jacques-Xavier (1823-1904), Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine,Tome VI, p. 407-414.