Le jardin d’Eau
L’esprit du jardin à la française
Au-dessus du jardin d’Ornement, à proximité du jardin du Soleil, à l’extrémité sud du domaine, sur le troisième niveau de terrasse, se situe le jardin d’Eau. Ce jardin est le plus vaste des 7 jardins qui composent les jardins de Villandry.
Comme les autres jardins, le jardin d’Eau date du début du XXe siècle, mais à la différence des autres jardins, son tracé s’inspire d’un parterre d’eau qui a existé au XVIIIe siècle quand le marquis de Castellane était seigneur de Villandry.
Un miroir d’eau
Au XIXe siècle, Villandry se voit doté d’un parc à l’anglaise qui se substitue au jardin à la française préexistant. Le bassin architecturé est transformé en un lac aux contours irréguliers en accord avec le style paysager alors en vogue.
Joachim Carvallo s’attèlera à défaire les transformations apportées par le siècle précédent. Il conçoit cet espace comme un condensé du style « à la française » qui se caractérise par la noblesse et la pureté de son plan. Joachim Carvallo distingue 3 types de jardin : le Potager, le jardin d’Ornement, le Jardin d’Eau. Le Potager et le jardin d’Ornement étant déjà établis, il profite du fait que la terrasse surplombe les deux autres pour rétablir le bassin central en forme de miroir Louis XV qui collectera l’eau des sources avoisinantes. Le miroir d’eau est typique du jardin à la française. André Le Nôtre utilisait cet élément de décor pour illuminer les jardins, pour briser la monotonie du végétal et pour théâtraliser ses créations. En effet, l’eau miroitante a la merveilleuse vertu de capter la luminosité ambiante que le temps soit ensoleillé ou nuageux. En fonction de la météo ou des heures du jour, le tain du miroir d’Eau est soit, bleu profond, vert sombre, or ou argent, changeant du tout au tout l’atmosphère du lieu. Ajoutons que la situation élevée du Miroir d’Eau permet la mise en place d’un réseau hydraulique gravitaire : l’utile s’allie à l’agréable.
Parterres de gazon, allées, fontaines et symétrie
Sérénité
S’il existait une manière de visiter le jardin d’Eau, ce serait celle-ci : se promener sous les tilleuls, ralentir, choisir un banc, s’assoir et se laisser porter par la sérénité du lieu, observer ce grand miroir immobile à peine troublé par le sillage des cygnes. Le temps semble suspendu. Tout Villandry invite à prendre son temps, à regarder, à écouter mais dans le jardin d’Eau, l’injonction est plus forte. Tout est fait pour marquer une pause. Ici, la pensée de Joachim Carvallo raisonne encore et fait étonnamment écho à notre présent :
« L’homme, emporté par les forces physiques qu’il a prétendu dompter, traverse l’existence comme un bolide, bouleversant tout sur son passage. Les yeux fixés sur ces entités mortelles qui s’appellent la vitesse, le confortable et le bon marché, il est incapable de rien créer de beau et de durable. Aucun chef-d’œuvre, au monde n’a été conçu et exécuté, rapidement, confortablement et à peu de frais. »
Composition botanique du jardin d’Eau
Tilleuls
Buis
Pas à pas dans les jardins de Villandry
Où irez-vous ensuite ?